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Accéder au sitePublié le 23/06/2023
un aménagement envisagé sur les derniers linéaires sauvages du fleuve Rhône !
Avec le prolongement officiel de la concession en 2022, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) et l’Etat ont ouvert des échanges avec les élus locaux et les associations pour un projet d’aménagement hydroélectrique sur le fleuve Rhône. L’ouvrage serait implanté sur les communes de Loyettes et Saint Romain de Jalionas. Trois départements sont concernés : le Rhône, l’Ain et l’Isère. L’ARPARA et les fédérations départementales de pêche et de protection du milieu aquatique ont engagé un bras de fer depuis l’origine de ce projet pour faire entendre des arguments environnementaux aux côtés d’un collectif d’opposants qui n’a pas dit son dernier mot.
« Nous ne sommes pas dans une opposition systématique aux énergies renouvelables mais bien dans des considérations écologiques et environnementales que nous défendons depuis toujours dans les fédérations de pêche ! Nous nous joignons à un collectif d’élus et d’associations pour faire entendre et comprendre les risques portés par le projet Rhônergia. Les fédérations du secteur ont à leur disposition des connaissances et de nombreuses données déjà collectées sur les impacts, parfois irrémédiables, de la discontinuité écologique, de la disparition de la biodiversité, du réchauffement de l’eau et de la dégradation de la qualité de l’eau. Optimisons plutôt les barrages existant plutôt que d’en créer de nouveau ! » Alain LAGARDE, président de l’ARPARA
Ce projet questionne donc fortement et engage de vraies problématiques environnementales et des conséquences sur le fonctionnement du milieu aquatique, non négligeables pour l’avenir du fleuve Rhône.
Le projet nommé Rhônergia serait le 20è ouvrage sur le fleuve Rhône.
L’ensemble usine-barrage se situerait à l’aval de la centrale nucléaire du Bugey. Cette réalisation est estimée à 230 millions d’euros d’investissement pour une puissance évaluée à 37 MW pour une production supplémentaire d’énergie hydroélectrique de CNR estimée à 140 Gwh/an (soit la consommation énergétique hors chauffage de 60000 habitants).
Des études de faisabilité et investigations sur le terrain (inventaires de biodiversité, sondages géotechniques…) sont engagées par la CNR depuis mi-2022 et une consultation publique sera lancée prochainement sous couvert de la CNDP (Consultation Nationale du Débat Public) suite à quoi, la décision relèvera de l’Etat en 2024.
Le barrage Rhônergia devrait être réalisé sur un secteur sensible du Haut Rhône au caractère sauvage préservé et une biodiversité encore présente. Notons que sur les 545 km du linéaire du fleuve Rhône en France, seulement 25 km de patrimoine historique et naturel sont encore indemnes d’aménagements physiques, soit moins de 5 % du fleuve. Et c’est sur ce secteur que ce nouveau barrage est envisagé.
Les principaux points d’opposition de l’ARPARA au projet Rhônergia en l’état :
Ce cumul d’impacts a ainsi été notifié lors des échanges, soulignant que l’ensemble du fonctionnement naturel de ces derniers linéaires « sauvage » du fleuve Rhône serait perturbé, engendrant des conséquences sur son environnement et ses populations. Les discontinuités biologique et écologique du milieu aquatique déjà présentes par le biais des 19 autres ouvrages sur le Rhône, seraient définitivement imposées par la présence de ce énième projet industriel hydroélectrique. Pour Alain LAGARDE, président de l’ARPARA « Les fédérations de pêche de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont mandatées par l’Etat pour préserver et protéger le milieu aquatique, patrimoine vital pour notre avenir. C’est l’engagement que nous portons, au quotidien dans nos associations, et c’est au nom de l’intérêt général que nous nous positionnons contre le projet Rhônergia, tel qu’il est aujourd’hui. »